C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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 Résultat de la recherche de Baud. Sebourc B., t.2 
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     AGUET     
Pire est (r)encontre qu'aguet. "Quand on croit avoir échappé à un danger, il en survient un plus grand" : D'omme ne se doubtoient qui fust de mère vis. On eschape d'agait, mais encontres vault pis. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 218). "Baron," che dist Gaufer, "vous estes mi parent, Car j'ai, à che jour d'ui, par vous tous sauvement ; Mais s'à Nimaie vieng, je vous ai en couvent Que chascuns en ara .J. loïal païement !" Chil chevauchent à joie, ne se doubtent noient, Mais pis vault li encontres que li agais souvent. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 378). Pour c'on dit ung proverbe qui est bien a dobter : Aultretant d'un encontre que d'un agait paisser. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 363). La fust Gerart saisy de le gent paiennour, Bien l'en cuident mener li felon boiseour, Mais la ont encontret Jourdain a leur retour. Pour che dist on souvent c'onques tant de dolour Ne fist agait qu'encontre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 809). Tremblés, mutins, mamelus et Liegois, Courés, vollés que bougons empennés, Tremblés, cités, villes, chasteaux et tois, Prenés exemple aux orguilleux Gantois, Comment ils sont riflés et ramonnés ; Ainsy serés des meures ramenés, Se riens avés venu de mal acquest : Aujourd'huy vault pis rencontre que aguet. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 231).

Rem. Morawski 1635 : Pire est encontre que aguez.

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     AGUET     
Pire est (r)encontre qu'aguet. "Quand on croit avoir échappé à un danger, il en survient un plus grand" : D'omme ne se doubtoient qui fust de mère vis. On eschape d'agait, mais encontres vault pis. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 218). "Baron," che dist Gaufer, "vous estes mi parent, Car j'ai, à che jour d'ui, par vous tous sauvement ; Mais s'à Nimaie vieng, je vous ai en couvent Que chascuns en ara .J. loïal païement !" Chil chevauchent à joie, ne se doubtent noient, Mais pis vault li encontres que li agais souvent. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 378). Pour c'on dit ung proverbe qui est bien a dobter : Aultretant d'un encontre que d'un agait paisser. (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 363). La fust Gerart saisy de le gent paiennour, Bien l'en cuident mener li felon boiseour, Mais la ont encontret Jourdain a leur retour. Pour che dist on souvent c'onques tant de dolour Ne fist agait qu'encontre (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 809). Tremblés, mutins, mamelus et Liegois, Courés, vollés que bougons empennés, Tremblés, cités, villes, chasteaux et tois, Prenés exemple aux orguilleux Gantois, Comment ils sont riflés et ramonnés ; Ainsy serés des meures ramenés, Se riens avés venu de mal acquest : Aujourd'huy vault pis rencontre que aguet. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 231).

Rem. Morawski 1635 : Pire est encontre que aguez.

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     AMENDE     
B. -

[Idée de punition] Selon le fait l'amende : ...de pécheur qui prie doit estre li merchis. Selonc le fait, l'amende. Che mot dist Jhésu-Cris. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 299).

Rem. Morawski 2248 : Selon le pechié la penitance ; Hassell 108, F14 ; DI STEF. 19c, amende. Cf. aussi Morawski 2352 : Tieus demande amende qui la doit donner.

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     AMENDER     
-

Folie est de se douloir de chose qu'on ne peut amender "C'est une attitude vraiment déraisonnable chez tout homme de s'affliger de ce qu'il ne peut corriger ou améliorer" : Et pour ce que merencolie Esteint toute pensée lie, Et aussi que je bien vëoie Que mettre conseil n'i pooie, Et que, s'on sceüst mon muser, On ne s'en feïst que ruser, Laissay le merencolier Et pris ailleurs a colier, En pensant que s'a Dieu plaisoit Qui pour le milleur le faisoit. Si cheï en autre pensée, Pour ce que folie esprouvée Est en tout homme qui se duet De chose qu'amender ne puet (MACH., J. R. Nav., 1349, 141). [Esmerés demande à ses vassaux de dire à sa mère, la reine Rose, qu'il est à la guerre, à l'étranger] En ses flans me porta, sé li doit anoïer Qu'en estrainge contrée vis à si grant dangier ! Chou qu'amender ne puis me convien-il laissier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 40). Car nuls ne se doit tourmenter De ce qu'il ne puet amender (MACH., F. am., c.1361, 240). L'ystoire dit que le roy fu moult doulens quant il vit sa fille mener telle douleur. Si lui a dit moult amiablement : Ma fille, laissiez ester ce dueil, car, en chose qu'on ne puet amender, c'est folie de s'en donner trop grant courroux, combien que c'est raison naturelle que la creature soit doulente de son amy ou de son proesme, quant on le pert. (ARRAS, c.1392-1393, 120).

Rem. Morawski 475 : De ce qu'on ne puet amender Ne se doit l'on pas pas trop doler et 1466 : on doit souffrir pacïemment ce c'on ne peu amender seinnementt.

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     AMI     
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Mieux vaut (trouver) un ami en chemin / voie que denier en courroie/que l'or en arche... : Que te vaudra celle monnoie Quant seras au tour de ta roie, Qu'en terre seras enfouis ; (...) Donne et rend ce que tu as pris ; Car mieus vault en chemin amis Que ne font denier en coroie. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 141). Ensi fu respitez l'enfès, qui Diex doint joye. Pour ce, dist .J. proverbes, miex vaut trouver en voie Un boin certain ami, que denier en coroie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 31). Chertes, dist Esmerés, il y a .X. ans ou plus Que j'ai oï parler qu'il est et sus et jus ; Mais onques ne le vi, dont je sui irascus. Mais quant je voi ses fielx, j'en doi loer Jhésus, Car par euls nous est hui biaus serviches rendus ! Miex vault amis en voie qu'argens en ches tissus. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 207). Ensement fu Croy de la mort escapés Par la noble ducoise ["duchesse"] ouù mout ot de biautés. mieus vaut amis en voie, oy dire l'avés, Que deniers en coroie, ne nulle richetés. (Geste ducs Bourg. K., c.1410-1419, 401). Si vueil prendre le dit du sage Qui dist : mieulx vault amy en voye Que ne fait denier en courroye. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 138). Les deux amans furent joyeux a merveilles de ceste aventure, qui du tout leur estoit plaisant et agreable, combien qu'lz ne sceussent dont ce venoit. Et pour ce a fait ceste histoire son entree disant que mieulz vault amy en voye que tresor en sa huge. (Percef. V, R., c.1450 [c.1340], 203). Pour che dist on souvent en .I. commun parler : Mieux vaut .I. bon amy en se voie encontrer Que deniers en coroie. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 50). ...Nulz n'en choisir [d'ami] s'il n'est notable, retenir vueilles ce notable, ; Tousdit vault mieulx amys en voye Que non fait vaisselle sur table N'avoir plain coffre de monhoye. (GARIN, Compl., 1460, 85). Vous m'avés fait grant courtoisye De m'estre venu revengier, Car vous m'avés sauvé la vye Et getté d'ung tresgrnt dangier ; Jamais ne cuiday plus mengier. Il est temps que d'icy desmarche ; Le proverbe ne fault changier : Miaulx vault amy que l'or en arche. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 62).

Rem. Morawski 1240, Muez vaut amis an place que argent en borse, 1241 : Mieuz vault amis en voie que deniers en corroie ; Hassell 36, A94 ; DI STEF. 20b et 20c, ami.

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     AMOUR1          AMOUR2     
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Amour fait souvent les sages rassoter : On voit bien avenir à maint biau bacheler Qu'l va sa femme querre, prier et demander, A cellui qui l'a fait aveuc lui reposseir. Amour fait moult souvent les sages rasotter. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 5).

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     APPRENDRE     
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Quand on veut apprendre, on doit aller au maître : On vous tient à hardi et à prinche de non, Et qui savés de guerre assés et à foison ; Et quant on voilt aprendre, au maistre aler doit-on. Pour otant va au mastre comme on va au garson, Et qui aprent à maistre miex en vault par raison. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 193).

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     ARGENT     
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Celui qui n'a pas d'argent trouve peu d'amis : S'ai promis tant d'avoir à cheus que véés là, Sé vous aviés bien droit, n'i garririés-vous jà ; Car argent fait le jeu, chuis qui point d'argent n'a Treuve moult poy d'amis, on le scet de pièche a. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 256).

Rem. Morawski 2007 : Qui n'a point d'argent si n'a point d'ami ; Hassell 42, A184.

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     AVANCER     
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Tel cuide avancer qui trop recule : [Un prêtre est condamné à mort par les Sarrazins, il s'adresse à eux]" ...Je sui prestres et clers, si vois messe chantant ; Si ne doi pas morir fors en charcre gisant." "Par Mahom, dist li rois, tu morras tout devant !" "Hélas ! che dist li prestres, or voi bien l'aparant : Tels che cuide avanchier qui trop va reculant" (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 134).

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     CHEMISE     
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Ma chemise m'est plus près que la cotte/plus près est la chemise du corps que la robe/que le pelisson : [Bauduin promet à Rouge-Lyon de tuer le lion qui sévit dans la région] Dist li Rouge-Lyons : "Et je vous doins le don ; Demandés vostre gré, car il me vint à bon." Quant Baudewins l'entent, si drèche le menton ; Ne fust mis si liés pour l'avoir d'un roïon, Car d'aidier Esmeret ot grant dévotion. S'il scéust qu'il fust nés de sa grant nourechon Plus volentiers l'éust detet de la prison, Commen qu'il en éust grande dévotion. Mais on dist un parler en commune raison : C'on veste ains sa chemise c'on ne fait pelison. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 37). Vous estes le .V.e message vraiement Qu'envoié a li rois, dont je suis moult dolent Qu'à lui n'ai obéi très le commencement ; Car, voir, je ne vaulx pas ne ne doi ensement L'onnour que le bon roy me porte tellement. Mais ma chemise m'est plus plus prez certainement Que ma cote ne fait, c'est fait évidamment. (CUVELIER, Chron. Guescl. C., t.2, c.1380-1385, 135). ...je suy Vivien, fils Garin le voustre frere, que vous livrastes moult desplaisant au roy Archilant en son palaix a Luysarne, la veille d'um jour d'Ascenction, laquelle chose je vous pardonne samblablement, car vous le faisiés pour le voustre frere ravoir en lieu de moy. Par quoy on peut croire ce que l'en dit en langaige commun que plus pres est la chemise du corps que la robe. (Guill. Orange T.H.G., t.2, p.1450, 70).

Rem. Morawski 1717 : Prés est ma cotte, plus prés est ma chemise ; Hassell 69, C113 ; DI STEF. 157a, chemise

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     DENT1          DENT2     
-

Tel eschigne des dents qui n'a pas envie de rire : [Gaufroi nargue Baudoin] ..."frère, chertainement Vous avés trop béut à che desjunement ; Venés à moi parler, vous arés de l'argent. Li autre en ont éut, s'avés le coer dolent Que vostre part n'avés, s'en arés largement !" "Hé ! glous," dist Baudewins, "tel esquigne du dent, Si m'aït Diex, qui n'a de rire nul talent." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 345).

Rem. Hassell 91, D38 ; DI STEF. 240b, dent.

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     ENGIN     
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Mieux vaut engin que force : [Moralité de la fable De la cornille qui but l'iaue par son engin] Qui de de ce compte voudra traire La muëlle dessous l'escorce, Saiche mieux vaut engin que force. Par engin et soubtiveté Fuist l'en disete et povreté. (Ysopet III B., c.1400-1500, 374). Tant i fist de proèches n'est sé merveille non, Et délivra le roy de la geste Mahon : Ce fu bielle sience et noble avision. Mieux vaut engiens que force, à le fois le dist-on. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 66). "...Il fait boin ouvrer par engien, quant on ne poet avant aler par force..." (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 97). Mieulx vault engin que force, ainsi qu'il appert par ceste fable d'une cornille que ung jour vint boire en une seille. Et, pource que l'eaue estoit trop profonde tellement qu'elle ne povoit boire, elle emplit la seille toute plaine de petites pierres tant que l'eau en sortoit en hault. Et alors elle beut à son aise. (MACHO, Esope R., c.1480, 219). Et notez que aucuneffois le conseil et avis d'une très vile et basse personne est très utille et très prouffitable. Et pareillement, l'engin si vault mieulx aucunes fois que vertu ou puissance. Comme dit un vercifieur : "L'engin surmonte les forces et la souveraine prudence est en l'homme prudent." (COLART MANS., Dial. créat. R., 1482, 268).

Rem. Morawski 1287 : Meauz vaut sens que force ; Hassell 102, E36 ; DI STEF. 294c, engin.

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     ENNEMI     
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On doit son ennemi en tous lieux exiler : Mere, quel le ferons ? voilliés-moi conseillier. Irons le glout Gaufroi en son lit détrenchier ? Chertes, che seroit murdres à faire tel mestier ; Mais on dist .I. parler souvent, en reprouvier, C'on doit son anemi en tous lieus essillier ; Mais de faire .I. lait fait n'oï onkes prisier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 191).

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     ENNEMI     
-

On doit toujours grever ses ennemis : Ensi chil du chastel s'alèrent adouber, Car on doit tout adès ses anemis grever. Lendemain au matin, sans noise démener, Issirent du chastel, sans buisines sonner (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 216). ...Mais on dist .j. parler souvent, en reprouvier, C'on doit son anemi en tous lieus essillier ; mais de faire .j. lait fait n'oï onkes prisier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 191).

Rem. Morawski 688 : En totes les manieres que len puet doit on grever son enemi.

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     GELER     
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Plus gèle plus étreint/ plus gèle plus détreint. "Plus il arrive de maux, plus il est difficile de les supporter" : XXX mil Sarrasin, qui furent de sa gent, Vinrent assir Baudas avironnéëment. Plus gèle plus destraint, che dist-on bien souvent. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 1). Or voi assés qui me constraint : Car com plus gelle, et plus destraint, Ossi plus viennent en avant Li darrain, passent cheuls devant. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 221). "Signeur, signeur, com plus gielle, plus destraint." (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 91). De tant plus gelle, et plus estraint (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 194). LA MORT (au Bourguignon) Se guerre commencent les vifz, A nouvel cas, nouvel aviz. Je l'ay soubz mon povoir contraint. Tant plus gelle, tant plus estraint. (DU PRIER, Songe past. D.-M., c.1477-1508, 120).

Rem. Morawski 1756 : Quant plus giele, plus estraint ; Hassell 127, G 20 ; DI STEF. 398c-399a, geler.

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     JAMBE     
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On déchausse telle jambe qu'on voudrait voir arse/coupée : "Biaus fiex," che dist la mère, "tout che laissiés ester : Car on oste a le fois de tel piet tel soler De coi on vorroit bien vir le gambe coper." "Biaus fiex, " dist la dansèle, "oïés que je dirai : Ne soiés si hastieus, né si plains de bahay, Ains faites trestout che que vous conseillerai..." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 1920). Mais onn a a le foiz tel gambe descauchie C'on voroit que fut arse. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 693).

Rem. Morawski 2322 : Tel piet baise on c'om vorroit qu'i[l] fust coppez ; Hassell199, P160.

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     JOUR     
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Il n'est si long jour qui ne passe : S'avoit mandéWistace, à cui Bollongne apent, Glorint, Alixandre, et lor mère ensément ; Et lor avoit mis jour pour estre à parlement. Et li jours aprocha qu'il durent proprement Venir droit à Paris, qui sus Sainne s'estent, Car il n'est si lonc jour ne prende finement. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 119). Il n'est si lonc jour ne prende finement. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 119). ...Flegeton en son feu m'estendit ; Mais Belsamen, qui mon cas entendit, Me respita du dangier qui me nuit : N'est si long jour qui ne vienne a le nuit. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 163).

Rem. Morawski 1423 : Nul si long jour est qui n'eit vespre ; Hassell 143, J38 ; DI STEF. 460b, jour.

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     JOUR     
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Il n'est si long jour qui ne passe : S'avoit mandéWistace, à cui Bollongne apent, Glorint, Alixandre, et lor mère ensément ; Et lor avoit mis jour pour estre à parlement. Et li jours aprocha qu'il durent proprement Venir droit à Paris, qui sus Sainne s'estent, Car il n'est si lonc jour ne prende finement. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 119). Il n'est si lonc jour ne prende finement. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 119). ...Flegeton en son feu m'estendit ; Mais Belsamen, qui mon cas entendit, Me respita du dangier qui me nuit : N'est si long jour qui ne vienne a le nuit. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 163).

Rem. Morawski 1423 : Nul si long jour est qui n'eit vespre ; Hassell 143, J38 ; DI STEF. 460b, jour.

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     MAILLE1          MAILLE2     
-

Maille à maille fait on le haubergeon : "Sire" che dist Esmerés, "vous sortissiés toudis ! Si arons, si Dieu plaist, le roy de paradis, Car d'une maille au cop est li aubers furnis." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 38). Car une maille au cop, ce dist on mainte fie, Li haubers se fachonne. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 832). Princes puissans, apaisiés les nuisans, Plantez es champs de paix quelque vergon : Maille a maille fait on le haubergon. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 74). Nous y verrons l'abbé de sainct Bertin Ung jour logier a son plus hault dongon [du Chapeau Rouge] : Maille a maille fait on le haubregon (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 157). Celluy qui veult soignier Ses enfans de vitaille Doit tousjours besoignier Affin qu'argent en saille. Du peu gaignier ne chaille A l'ouvrier, s'il est bon, Car de maille aprés maille Se fait le haubergon. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 42).

Rem. Hassell 154, M3.

20
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     MENACE     
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De menaces vit on moult longuement : ...il estoit manechiés de païens durement ! Si dist que de manèches vit-on moult longement. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 283). ...on manache bien tel qui puis vivera ; Ungs hons moert bien de cos, voire quant trop en a, Mais on vit de manachez. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 316).

Rem. Hassell 162, M113 ; DI STEF. 531b, menace.

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     MONTER     
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Tel cuide monter qui (r)avale : [C'est Gaufer qui parle] "...Je serai Jhésu-Cris, sé je vis longement, Et roys de tout le monde avironnéëment, Emperères de Romme serai prochainement. Roys, sour tous roys vaurrai régner souffissaument !" Ensi disioit Gaufer qui tant ot hardement, Mais tel cuide monter qui avale souvent. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 337). Ceulx ot on souvent guermenter Des plus haulx estages [au fig.] monter, Si y a de tieulx gens grant ale ["foule"], Mais tel y monte, qui ravale. (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 112).

Rem. Hassell 167, M178.

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     MORT1          MORT2     
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Qui est mort on l'oublie : Adont ahiert l'espée, parmi l'endentéure ; Et ja s'en fust férus , parmi sen arméure, Quant uns paiiens li dist : "vo pensée est trop sure, Qui vous volés tuer ; ce n'est mie droiture. Vengons le vostre gent, de grant volenté pure ; Car, puis c'uns hons est mors, nus n'en a jamais cure." (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 131). La jouvente du roy ont tost ensevelie Et le service fait. Qui est mors on l'oublie. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 336).

Rem. Hassell 170, M210.

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     NAGER     
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Celui est bien aise à qui on tient le menton : Et li bers Baudewins lors s'acumenia Et a dit : "Dous Jhésus, qui li monde estora, Envoie-moi victoire au glouton par-delà Qui mon père vendi et as païens livre ; S'a mis ma mère à fin, qui .IX. moi me porta ; Je sai bien ses .II. choses, mais je ne sai s'il a Enherbé roy Phyllippe qui France gouverna, Mais je li ai mis sus pour ce c'on l'en fera Venir par devant moi, dont venus ne fust jà Pour nul autre mesfait, trop de bons amis a. Et chuis noe bien aise, on le m'a dit pièce a, Cui on tient le menton." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 352). Il fault dire la verité : Povre est a tout mal atachié Mais de ce se lave herité Car de ce meffait n'est tachié. S'est bien meschant qu'il n'a tachié A espargner dedens son eage : Menton soustenu souef naige. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 146).

Rem. Morawski 2263 : Soef noe cui len tient le manton ; Hassell 174, N1 ; DI STEF. 532a, menton.

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     OEIL     
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De ce qu'oeil ne voit coeur ne deult/ ce qu'oeil ne voit coeur ne convoite : Regart si est trop perçant chose ; Toute plaisance y est enclose, Aussi y est tout le contraire, Si soubtillement scet-il traire, Car tous ceulx que Regart attaint, Soit pour bien ou pour mal, à teint Souvent leur fait muer couleur, Soit par joye, ou par douleur. Pour ce est voire ce qu'on dire seult : De ce qu'oeil ne voit, cuer ne deult. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 15). "Outre !" che dist Gaufer, "que jà Diex ne t'ament, Quant tu m'as tant blasmé villainement. Fax est et outrageus qu'autrui blasme reprent. Qui d'autrui voeilt mesdire, s'el die coiëment, Car che que eix ne voit, coers ne doelt né ne scent." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 349). Or est assavoir que des autres portes la porte des yeulx est la plus perilleuse, car on dit que ce que yeulz ne voit, cuer ne convoicte. Si doit la bonne nonnain tenir ses yeulx baz et ne doit mie regarder afficheement chose qu'elle ne doye convoitier sanz pechié (FRÈRE ROBERT, Chastel perill. B., c.1368, 401). ...celui qui est loing de l'ueil Est loing du cuer (...). Et on dit, nottez bien ce point, Qu'a l'ueil ne voit au cuer ne doelt. (TAILLEV., Deb. cuer ueil D., c.1444, 222). LA FEMME. Pour ce que mon mary est vieulx, Affin que mon amy ne voye, Je luy estoupperay les yeulx, Tendis qu'il s'en yra sa voye. Bien say qu'il n'auroit pas grant joye De le voir, et, pour tant qu'i puet Eviter le mal, je diroye : Ce qu'oeil ne voit au cuer ne duelt. (Prov. rimes F.M., c.1485-1490, 42).

Rem. Morawski 1766 : Que ieus ne voit cuers ne deut ; Hassell 179, O9.

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     PARENT     
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Celui-là est mon parent qui me donne à manger : Adont isnèlement les chainnes leur osta, Et puis, de rent en rent, les barons baisier va. "Hé ! Diex !" dist Esmerés, "con boin cousin chi a ! Je le tieng à parent, quant tant de biens fait m'a." Dist Jehans de Ponthieu : "biau bacheleir il a, Cousin l'apellerai tant con il vivera ; Car chuis est mes parens qu'à maingier me donra." (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 200).

Rem. Morawski 395 : Cil est mes oncles qui lou ventre me comble ; Hassell 190, P35.

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     PERDRE     
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Tout ce qui est/chiet en aventure/en péril n'est pas perdu : Et Rose, la royne, a moult de coer priet A Dieu le tout- poisant, que son coer ot plaïet, Que la vitoire il ait a son pople envoïet. Mais elle ara le coer assès tost courechiet Plus que n'ot onques mais et de doel desvoïet ! Mais depuis assés tost r'ot-elle le coer liet, Par .I. gentil bastard qui li fist amistiet. Il n'est mie perdut tout chou qu'en peril chiet. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 162). Il nous sera bien mal advenu se nous perdons nostre roy et nostre damoiselle. Le pays sera en grant orfenté de seigneur qui le gouvernera. Beaulx seigneurs, dist le cappitaine, il n'est pas tout perdu quanqu'il em peril gist. Ayez fiance en Jhesucrist, et Il vous gardera. (ARRAS, c.1392-1393, 114). Sy fut Thibault moult dollant et non pourtant luy respondi ausques froidement : "Ce qui gist en advanture n'est mye du tout pardu, vassal..." (Guill. Orange T.H.G., t.1, p.1450, 296). Quant paiien l'on veü [Jourdain étendu par terre, estourbi par un coup], se sont resvigurez, Bien cuident que mors soit et a se fin alez, Mais nonn est : mainte cose, oÿ dire l'avez, Gist en peril souvent, c'est fine veritez, Qui n'est mie perdue. (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 734).

Rem. Morawski 1372 : N'est pas perdu quanque en peril gist ; Hassell 197, P130.

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     PERDRE     
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Celui qui a perdu veut après épargner : ...Sarrasin faisoient le passage gaitier Si c'on ne les pooit de riens adamagier, Car cis qui a pierdut voet apriès espargner, Dont ou roi de Baudas n'i ot que courechier. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350,).

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     PLAIE     
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Bien peut faire la plaie celui qui peut la saner : Or me wart Dieus d'envie que sour autrui ne l'aie ; S'on l'a sour mi, pour chou de riens ne m'en esmaie. Je senc k'en pluseurs cas Dieus tous les jours m'assaie, Et chius qui set saner, faire poet bien la plaie. (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.1, c.1347-1353, 50). Dame, dist li liégaus, tout ce laissiés ester, Chuis doit faire le plaie qui bien le scet saner. Dame, dist li liégaus, entendés à rayson : Reprendre vous convient Gaufroi, vostre baron, Ou rechevoir sentence en condampnation ; Car li papes le voelt, donné m'en a le don, Et si me commanda, à le départison, S'entendre ne voeilliés à droit, si con dison, Qu'ardoir on vous fesist en .I. feu de charbon.. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 313). "Pour Dieu, dist il, vassaulx, venez moy viseter ; Les plaies fezistes qui tant me font grever, Car oncques ne me sos de vostre corps garder. - Amis, dist Berfuné, bien le vueil accorder ; Afin que me veulliez ce meffait pardonner Vous gariray tres bien, car j'ay ouÿ conter : Bien poet faire le plaie chieux qui le poet saner. !" (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 666).

Rem. DI STEF. 693b, plaie.

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